La Tour Saint-Maclou
L’ancienne église Saint-Maclou
Une première église existe au même emplacement dès 1015, mais elle est détruite lors du sac de la ville mené par Guillaume le Conquérant en 1087. Elle est reconstruite entre 1340-1344 mais la foudre s’abat sur elle et anéantit une partie de la nef puis du chœur en 1692. La reconstruction est entreprise l’année suivante. À cause d’orages et du manque d’entretien, l’église connaît encore plusieurs transformations au cours du XVIIIe. La Révolution continue de bouleverser son architecture puisque l’église devient un bien national. En 1793, le chevet est détruit pour élargir la place du marché. Philibert Alexandre et Simon Le Vieil achètent l’église pour la transformer en halle aux grains couverte et en marché aux veaux. En 1806, l’église est démolie mais heureusement la tour-clocher, ouvrage d’art jugé remarquable, est conservée. Elle est classée 100 ans plus tard, le 18 mai 1908.
Un exemple de l’architecture renaissance
La tour est un des rares monuments de style renaissant où l’influence italianisante est manifeste. La base de la tour reprend le vocabulaire architectural médiéval : des piles ondées et une structure percée de deux étages d’étroites lancettes en arc brisé. Chaque entablement est garni de gargouilles. Mais les parties hautes sont ornées de piliers décorés de douze dais architecturés abritant autrefois des statues. Six sont conservées. Ces personnages représentent les Vertus : la Charité, la Force, la Tempérance, le Foi et la Justice. De façon originale, l’Espérance tient une bêche, alors qu’elle est plus souvent représentée dans l’iconographie avec une ancre. Une tourelle flanquée à l’angle nord-est comprend l’escalier à vis. De plan octogonal, puis circulaire en partie haute, il est surmonté d’une petite coupole qui amène à la terrasse sommitale. Son accès, trop dangereux, est aujourd’hui interdit au public par mesure de sécurité.