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Place du Cœur - Diagnostic archéologique - Juillet 2022
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Le projet d’aménagement des "Places du Cœur" qui se situe en plein centre d'une ville médiévale, a motivé la nécessité d’un diagnostic archéologique par la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France (DRAC) et plus précisément par le service régional de l’Archéologie d’Île-de-France.
La place Saint-Maclou a fait l’objet d’observations en 1999, ainsi que d’une étude documentaire, trois nouveaux secteurs ont été testés lors de cette opération : la rue Chanzy, la place du Marché au Blé et la rue des Marmousets. Ces investigations ponctuelles du sous-sol ont mis au jour une série de vestiges qui s’échelonnent du XIe au XIXe siècle.
Une vingtaine de sépultures ont été mises au jour au niveau de la place du Marché au Blé. Les premières observations réalisées révèlent qu’il s’agit d’inhumations mêlant adultes et individus juvéniles. Pour cette raison, il est très probable que l’on ait affaire aux vestiges de l’ancien cimetière paroissial dépendant de l’église Saint-Maclou. Cette dernière existerait au moins depuis le XIIe siècle, d’après les sources écrites.
Toutefois, les indices matériels laissent envisager un cimetière en activité entre le XIe et le XIIIe siècle. Par ailleurs, des questions restent en suspens concernant l’existence d’un possible cimetière adossé à l’ancien hôtel-Dieu. En effet, selon une tradition discutable, l’église Saint-Maclou aurait été fondée en lieu et place de l’hôtel-Dieu.
Un autre sondage, réalisé au pied de la Tour Saint-Maclou, a révélé la présence d’autres sépultures. À cet endroit, ce sont deux niveaux d’inhumations, dites in ecclesia, qui ont été distingués, attestant d’au moins deux phases de fonctionnement de ce secteur. La plus ancienne peut être rattachée au Moyen Âge, tandis que la plus récente correspond plutôt aux derniers états de l’église avant sa destruction, soit plus précisément entre le XVIe et le début du XIXe siècle.
Enfin, un sondage rue Chanzy a révélé la présence d’un escalier et d’une cave abandonnés et remblayés au XXe siècle. Ces aménagements seraient mis en place la fin de l’Époque moderne, entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.
L’ensemble des données collectées par l’équipe d’archéologues va maintenant être inventorié, puis analysé. Les résultats seront présentés d’ici trois mois sous la forme d’un rapport au service régional d’Archéologie d’Île-de-France, lequel se prononcera sur d’éventuelles investigations complémentaires en fonction des aménagements et des zones impactées par ces derniers.