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Mantes-la-Jolie de retour aux USA - septembre 2023
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6244 km, 1 océan, c’est l’étonnant voyage qu'a effectué l'œuvre de Maximilien Luce du Musée de l'Hôtel Dieu afin d’être exposée aux États-Unis !
L’œuvre mantaise s'est offerte un voyage aux côtés d’autres artistes contemporains provenant également du Musée d'Orsay, de la Bibliothèque nationale de France, du musée Rolin (Autun) et de l’ Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Le tableau qui s'intitule "La blanchisseuse, portrait de Philiberte Givort" (huile sur toile), a été réalisé par Maximilien Luce aux alentours de 1905.
L'oeuvre, délicatement emballée dans un caisson isotherme, prendra l'avion le 25 septembre pour les États-Unis afin de rejoindre une exposition internationale à Edgar Degas "Degas and the Laundress : Women, Work, and Impressionism" (Degas et la blanchisseuse : femmes, travail et impressionnisme) qui a lieu du 8 octobre 2023 au 14 janvier 2024.
L’œuvre de Luce sera mise en regard avec la production du maître (et celles d’autres artistes contemporains) sur la thématique commune de la figure de la blanchisseuse parisienne, visage social de la classe ouvrière féminine pauvre du début du 20e siècle.
La régisseure des collections du Musée de l'Hôtel-Dieu, Blandine Valleix, accompagne le précieux tableau centenaire pour le voyage vers le Musée d'Art de Cleveland.
Depuis son entrée dans les collections en 1971, ce n’est que la 3e fois que cette toile est prêtée. Ce n’est pas chose rare qu’une œuvre exposée au Musée de l’Hôtel-Dieu voyage à travers le monde. Par le passé, de nombreuses œuvres ont été prêtées principalement à des musées français mais également en Belgique, Suisse ou Allemagne.
Rien que ces 5 dernières années, une soixantaine d’œuvres ont été mises à disposition d’autres musées. Mais c’est la première fois qu’un tableau de la collection du Musée se retrouve exposé outre Atlantique.
Degas and the Laundress : Women, Work, and Impressionism
L'exposition américaine est la première à explorer les représentations des blanchisseuses parisiennes de l’artiste Edgar Degas. Ces femmes ouvrières étaient visibles dans la ville, lavant et repassant dans les magasins ouverts sur la rue ou portant de lourds paniers de vêtements. Leur travail était parmi les plus difficiles et les moins bien payés de l'époque, obligeant certaines blanchisseuses à compléter leurs revenus par le travail du sexe. L'industrie (Industry en anglais à traduire plutôt ici par ) a fasciné Degas tout au long de sa longue carrière, commençant dans les années 1850 et se poursuivant jusqu'à sa dernière décennie de travail. Il réalise une trentaine de représentations de blanchisseuses, réunies pour la première fois dans cette exposition. Les œuvres de cette série – révolutionnaires par l’accent mis sur le travail des femmes, la pénibilité de ce travail et la classe sociale – ont été présentées dans les premières et les plus importantes expositions de Degas, où elles ont été saluées par la critique comme incarnant la modernité. Degas et la blanchisseuse contextualise ces œuvres avec des peintures, des dessins et des gravures sur le même sujet réalisés par les contemporains de l'artiste, dont Gustave Caillebotte, Berthe Morisot, Pierre-Auguste Renoir et Henri de Toulouse-Lautrec, ainsi que par des peintres qu'il a influencés ou qui ont été influencés par lui : d’Honoré Daumier à Pablo Picasso.
L’exposition présente également des objets, tels que des affiches, des photographies et des livres, qui révèlent l'intérêt généralisé des Parisiens de toutes les classes sociales pour le thème des blanchisseuses à la fin des années 1800. L'exposition est accompagnée d'une publication interdisciplinaire richement illustrée présentant des essais thématiques rédigés par des spécialistes de l'histoire de l'art, de la littérature et de l'histoire.