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Raphaël Cognet, Maire de Mantes-la-Jolie, et l’équipe municipale s’opposent fermement au projet tel qu'il est actuellement envisagé. Une contribution au débat a d’ailleurs été officiellement déposée : "il faut améliorer la qualité du service pour les usagers, augmenter les fréquences, maintenir les arrêts des trains normands afin de contribuer au développement du Mantois. Le RER E que nous attendons depuis des décennies ne résoudra pas tout ! Nous devons trouver ensemble le juste équilibre car l’enjeu majeur, c’est l’avenir économique et social de notre ville."

La LNPN, ce vieux serpent de mer entre l’Ile-de-France et la Normandie ! 

Depuis 30 ans, les Mantais ont eu une certaine habitude à devoir attendre des infrastructures pourtant nécessaires à la mobilité des habitants. Il en est ainsi de la Ligne Nouvelle Paris Normandie (LNPN), ce vieux serpent de mer dont on nous parle depuis des dizaines et des dizaines d’années.

 

Sur le papier, pour les habitants de notre commune, la LNPN constitue un indéniable atout grâce à son impact direct sur la qualité du transport pour les usagers et ses effets induits sur le développement économique de notre région. En effet, son objectif est d’alléger l’affluence automobile sur l’A13, améliorer la qualité du service ferroviaire, en s’associant au prolongement du RER E et en exerçant des complémentarités dans le développement du fret avec l’aménagement de l’Axe Seine et le développement des ports et du transport fluvial.

 

Ce que veulent les Mantais ? L’amélioration de la qualité du service, l’augmentation des fréquences de train, la réduction des temps de parcours et le développement économique de la vallée de la Seine. Or, quel est le constat actuel ? Une dégradation du temps de parcours et des conditions de mobilité, et donc un fort sentiment de relégation de notre territoire.

 

Mais alors que la LNPN peut favoriser le développement de la vallée de la Seine, augmenter durablement la capacité des lignes, assurer une meilleure ponctualité des trains franciliens comme des trains normands, et renforcer la desserte des territoires, des villes et des ports, il s’avère que ce projet titanesque, et qui va coûter plusieurs milliards d’euros aux contribuables, ne remplira pas tous ces objectifs. Ce ne sont à l’heure actuelle que des voeux pieux. Dans la configuration actuelle des échanges, la LNPN va apporter beaucoup de nuisances pour les usagers Mantais du fait des travaux. Elle va aussi geler pour des années du foncier économique dont le Mantois a besoin, et cet sans aucune espérance de gain à long terme pour nos habitants. 

 

La ville de Mantes-la-Jolie souhaite toutefois avoir une position éclairée. Notre priorité : que les Mantais qui travaillent à Paris ou à La Défense puissent le faire dans de bonnes conditions tout en garantissant le meilleur cadre de vie pour leur vie privée. 

 

Si Valérie Pécresse a raison de rejeter certaines options du tracé qui apparaissent clairement mauvaises aux yeux de nombreuses communes entre Paris et Mantes-la-Jolie, on peut imaginer qu’à horizon 2035, la LNPN et le prolongement du RER E aient des destins croisés. De surcroît, le rail est le seul mode de transport décarboné qui va dans le sens de la transition énergétique. 

 

A court terme, EOLE porte l’achèvement de la troisième voie d’Epône-Mézières à Mantes-la-Jolie, ce qui devrait fluidifier le trafic dans ce secteur, prévoyant à cette échéance 18 trains par heure dans le sens de la pointe. Il prédispose aussi la quatrième voie dans ce secteur pour dissocier totalement le RER et les trains vers la Normandie. Finalement, EOLE intègre aussi le saut-de-mouton de Mantes, pour que les trains venant d’Evreux rejoignent la voie venant du Havre en amont de la gare, côté province, plutôt qu’en aval, côté Paris, avec de nombreux cisaillements. Afin de placer le terminus du RER en position centrale, les trains vers Vernon passeront eux par la voie pour Evreux, rejoignant leur itinéraire par le raccordement modernisé des Piquettes.

 

A long terme ensuite, la section francilienne de la LNPN désimbriquera les trafics, faisant notamment sauter le long goulot à 2 voies de Nanterre à Vernouillet-Verneuil. La LNPN bénéficiera au moins autant aux normands qu’aux franciliens. Les premiers gagneront quelques petites minutes et de la régularité. Les seconds des trains en plus : il sera ainsi possible de passer de 6 à 12 RER par heure la desserte entre Nanterre et Les Mureaux, et d’en envoyer 8 jusqu’à Mantes.

 

La Gare de Mantes-la-Jolie pourrait ainsi devenir un véritable pôle multimodal. Comme le prévoyait déjà la sénatrice Sophie Primas dans sa contribution au débat public  sur ce projet, il y a quelques années : « une telle interconnexion, gage d’efficacité, favoriserait naturellement l’accès des habitants du Mantois à l’ensemble de la région Capitale ». 

 

Pour conclure, le projet tel qu’il est en train d’être porté ne correspond plus du tout au projet initial (dont on rappellera qu’il n’était pas prioritaire dans le rapport du sénateur Duron, d’autant plus à l’heure ou le Gouvernement cherche à tout prix à faire des économies) notamment au regard des annonces faites fin 2023 (suppression des arrêts des trains normands dans le Mantois, augmentation du fret sur les lignes J Nord et J Sud, futur RER Eole). Valérie Pécresse et les élus du territoire ont donc raison de demander l’étude chiffrée du passage en souterrain de l’ensemble de la ligne. Enfin, est-ce que les gains annoncés (quelques minutes) pour desservir l’Eure et la Normandie justifient autant de milliards d’euros d’investissement…?

Le maire et son conseil municipal ne peuvent donc que s’y opposer.